Voyager de façon responsable et durable

Les eaux d'hiver

La baignade nordique, vous connaissez?

Bien sûr il y a l'événement Vague d'Espoir qui a lieu tous les 1er janvier à la plage de la Dune-du-Sud, rafraîchissante plongée collective ayant pour but d'amasser des fonds pour le cancer. Quiconque veut tenter l'immersion en eau froide trouvera ici l'occasion idéale d'allier l'élan individuel à la détermination du groupe pour se jeter dans la mer du premier de l'An, aussi glacée soit-elle. J'y ai participé à quelques reprises, mue par l'attrait du défi personnel et le désir de contribuer à une bonne cause.


Puis par curiosité, j'ai eu envie d'approfondir cette pratique. Inspirée par celle de mon frère Nicolas qui depuis quelques années, se baigne aux quatre saisons du Lac Témiscouata. L'hiver, je le savais partir avec sa hache pour entretenir son trou dans la glace et s'y immerger dans la splendeur du soleil de février. À force d'échanger avec lui, je devenais témoin de tous les bienfaits qui s'opéraient en lui.

Sa visite aux Îles au tout début du mois de juin 2022 concordait parfaitement avec mon désir d'entreprendre la baignade en eau froide sur une base régulière. C'était le meilleur mentor que je pouvais avoir. J'ai appris avec lui à respirer, écouter, rester, partir et revenir aux eaux glaciales (en juin, la mer est encore très froide aux Îles !), et mon intérêt à poursuivre cette pratique s'est vite transformé en besoin mental et viscéral. Dans mon cas, celui de ressentir le bien-être durable que les bains nordiques peuvent générer. Quand on s'y exerce souvent !

Puis l'automne suivant, j'ai continué mes immersions dans la grande bleue, en solitaire la plupart du temps. Décembre s'est pointé, janvier m'a rejointe dans la mer déjà réputée froide de la Dune-du-Sud en face de chez moi. Et cela s'est poursuivi. J'embrasse maintenant les quatre saisons de la mer d'ici, comme bien d'autres adeptes dont le nombre s'accroît toujours sur l'archipel.


Je connaissais comme plusieurs, l'existence au Gros-Cap de deux admirables baigneuses nordiques d'un âge respectable, dont on entend parler comme de personnages d'une fable hivernale - inspirantes par leur force et leur constance, et qui s'immergent encore ensemble aujourd'hui. D'une tout autre façon, les baigneuses de La Grave, joyeuses complices du Havre auxquelles je me suis jointe à quelques reprises, éveillent tous les élans ! Plus à l'est se réunissent les baigneuses nomades, mes soeurs d'hiver et de canton avec qui je partage ces moments de grâce, de la plage de la Dune du Sud à celle en bas de chez Gaspard, en passant par celle, magnifique, de l'Échouerie. On s'y retrouve - oui, surtout entre femmes ! - au gré des jours et de la météo, le frisson au corps, la détermination droit devant, et toujours, ce ravissement qui jaillit du coeur et remonte à la surface, faisant vibrer les eaux glacées de la puissance du moment présent et des trésors de lumière qu'il contient. Le plus précieux ? Le sentiment de gratitude d'être entourée de cette aire maritime revigorante à souhait, source inépuisable de joie, d'aventure et de guérison.

ATTENTON ! Il est fortement recommandé de consulter votre médecin avant d'entreprendre la baignade nordique.

Par Brigitte Le Blanc

Brigitte est née et a vécu son enfance en Gaspésie, tout au bout d'une vallée. De la rivière à la mer, elle a suivi ses élans qui l'ont menée jusqu'aux Îles, où elle a élu domicile il y a plus de 20 ans. Amoureuse des mots et de la nature, elle trouve l'inspiration dans cette fresque vivante qui lui offre chaque jour ses mille et un visages.

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